En décembre 53, probablement au moment du solstice d’hiver, les principaux personnages de la Gaule se réunissent dans la forêt des Carnutes , centre religieux de toute la Gaule où se déroule régulièrement la grande assemblée des druides . Ils s’engagent à donner le signal de la grande révolte qui débutera avec le massacre des négociants romains de Cenabum (Orléans).
» Au jour dit, les Carnutes….se jettent, à un signal, dans Cenabum, massacrent les citoyens romains qui s’y étaient établis pour faire du commerce…, et pillent leurs biens. La nouvelle en parvint bientôt à toutes les cités de la Gaule « . César, 7,3.
La nouvelle du massacre de Cenabum, perpétré au lever du soleil, parvint à Gergovie (cité des Arvernes , Massif central) avant la fin du jour. Un jeune chef gaulois, Vercingetorix s’empare de la ville après en avoir été chassé.
Les siens le proclament roi. D’autres peuples se joignent à lui :
» Dès que l’ensemble des cités se sera joint à nous, et que nous ne formerons en Gaule qu’une seule volonté, le monde entier alors ne pourra nous résister » (7,29).
César qui se trouvait en Italie, gagne Narbonne, y organise la protection de la Province et franchit les Cévennes en plein hiver.
Il se dirige sur Cenabum, pille et détruit la ville.
Vercingétorix adopte la politique de la terre brûlée
» Il faudra désormais conduire la guerre tout autrement que par le passé. Avant tout, il faut priver les Romains de fourrage et de vivres » (7,14).
Les habitants d’ Avaricum (Bourges) refusent de détruire leur ville. Seuls 800 combattants peuvent s’enfuir et rejoindre Vercingétorix. Le reste de la population est passé au fil de l’épée : femmes, enfants, vieillards, soit près de 40 000 morts.
César envoie son légat Labienus avec quatre légions et de la cavalerie combattre dans le Nord.
Vercingétorix se replie dans sa ville de Gergovie forçant César à le suivre. Les Gaulois résistent aux légions romaines qui subissent de lourdes pertes. César lève le siège, les Eduens , alliés des Romains, rejoignent les cités révoltées. La Gaule tout entière s’était soulevée à l’exception des Rèmes et des Lingons .
» Une assemblée générale de la Gaule est convoquée à Bibracte (mont Beuvray : Saône- et -Loire). On s’y rend en foule de toutes parts. La décision est laissée au suffrage populaire ; celui-ci, à l’unanimité, confirme Vercingétorix dans le commandement suprême « . (7,64).
César, encerclé de toutes parts, après avoir été rejoint par Labiénus qui venait de livrer la bataille de Lutèce (Paris) , quitte la Gaule avec toute son armée pour rejoindre la Province ( Genève , territoire des Allobroges ). Les légions romaines partent de Langres.
Les troupes gauloises l’attendent à Alésia où Vercingétorix a préparé l’ oppidum en prévision d’un siège.
» Les Romains sont en fuite vers la Province, ils quittent la Gaule ; cela suffit à assurer la liberté dans le temps présent : mais c’est trop peu pour la sécurité du lendemain : car ils reviendront avec des forces plus considérables, ils ne cesseront pas les hostilités. Ils faut donc les attaquer tandis qu’ils sont en ordre de marche et embarrassés de leurs bagages « .
Les cavaliers acclament Vercingétorix, crient qu’il leur faut se lier par le plus sacré des serments :
» pas d’asile sous un toit, pas d’accès auprès de ses enfants, de ses parents, de sa femme, pour celui qui n’aura pas deux fois traversé à cheval les rangs ennemis « . (7,66).
La proposition est approuvée : on fait prêter à tous le serment » César 7,67.
Le lendemain du serment, combat préliminaire de cavalerie : les cavaliers gaulois sont défaits et se replient avec les fantassins sur l’oppidum d’Alésia situé à une étape de marche du lieu du combat (15à 20 km).Combat de cavalerie dans la plaine située devant l’oppidum. Nouvel échec des cavaliers. Vercingétorix fait partir de nuit sa cavalerie et donne mission à chacun d’aller dans son pays et d’y réunir pour la guerre tous les hommes en âge de porter les armes.
César construit deux lignes de défense : l’une de 15,5 km tournée vers l’oppidum : la contrevallation , l’autre de 21 km tournée vers l’extérieur (armée de secours) : la circonvallation et il se place entre les deux.
La famine se fait sentir, les Mandubiens (habitants de l’oppidum) sont expulsés : rejetés également par César, ils mourront de faim entre les lignes.
L’armée de secours arrive et s’installe à mille pas des lignes romaines, sur une colline en retrait.
Le lendemain, premier combat de cavalerie dans la plaine, les assiégés sortent de l’oppidum : les cavaliers germains, à nouveau, défont les troupes gauloises.
Un jour se passe, puis, de nuit, l’armée de secours attaque les fortifications de la plaine, les assiégés sortent également : nouvel échec.
Les chefs de l’armée de secours se renseignent auprès des habitants du lieu sur l’endroit le plus vulnérable du dispositif romain : il leur est signalé que c’est une colline située au nord, de vaste étendue et où César a installé deux légions.
Si le camp nord est pris les Romains seront pris à revers et l’oppidum délivré.
60 000 guerriers attaquent, après un mouvement de nuit, les deux légions romaines. Le manque de combativité des 170 000 guerriers gaulois restés dans la plaine et sur les hauteurs, et, le relief du terrain, permettent à César d’envoyer au camp nord cinq légions supplémentaires. Les Gaulois sont battus, et, le lendemain, Vercingétorix se rend à César.
» Je n’ai pas entrepris cette guerre à des fins personnelles mais pour la liberté de tous et puisqu’il faut céder au destin, je m’offre à vous, vous pouvez apaiser les Romains par ma mort ou me livrer vivant « .
Il fut enchaîné, conduit à Rome et enfermé pendant six ans au cachot du Tullianum. Il en fut sorti pour être traîné derrière le char de son vainqueur célébrant son triomphe , puis reconduit dans sa prison , il fut étranglé et son corps jeté dans le Tibre.
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