Eduens

dictionnaire de la Gaule« Les Ardents. » Peuple de la Gaule celtique : ils étaient établis entre la Loire et la Saône ; c’est-à-dire à peu près à la surface de trois départements : la Saône-et-Loire, la Nièvre et le sud de la Côte-d’Or ; ce qui leur permettait de contrôler le passage entre le sud-est et le nord-ouest, et les vallées de la Loire et de la Saône. Les terres étaient riches et fertiles, et les voies de communication par eau et par terre étaient une rente permanente grâce aux droits de passage (portoria). Rome s’attacha toujours leurs services, du fait de leur position stratégique. Cherchant l’hégémonie en Gaule, face aux Arvernes, ils négocièrent avec elle : ce fut l’alliance romano-éduenne qui entraîna à sa perte la Gaule indépendante. Leur capitale, Bibracte (mont Beuvray), était le siège d’un important centre commercial et métallurgique. Tout comme les Arvernes, ils avaient des peuples alliés : les Ségusiaves, les Ambarres, les Lingons alliés aussi de Rome et les Aulerques Brannovices. En 126 av. J.-C., ils aidèrent Rome dans la lutte contre les Voconces et en 124, ils furent proclamés frères et consanguins du peuple romain, titre que le Sénat leur donna à plusieurs reprises : fratres consanguineique populi romani. Pendant la plus grande partie de la guerre des Gaules, les Éduens combattirent aux côtés de César contre leurs compatriotes. En décidant d’annexer la Séquanie, ils provoquèrent l’intervention de César en Gaule indépendante (les Séquanes sollicitèrent l’aide du chef suève Arioviste qui battit les Éduens et s’installa en Gaule). Ils n’abandonnèrent César qu’en 52, pour se rallier tardivement à l’insurrection générale. Leur rôle de 58 à 52 fut ambigu et leur conduite lors du siège d’Alésia contribua à la défaite de Vercingétorix.
(Voir E. Benoist et S. Dosson, Commentaires sur la guerre des Gaules.)

« Les Troyens sont le seul peuple avec les Éduens, que les Romains appellent consanguinei »
(Suétone, Les Douze Césars, Vie de Claude, XXV, 3).