Marcel Julian

marcel julian et jean pierre picotAprès le festival de Narbonne, Marcel Julian me téléphona à plusieurs reprises et m’invita à son émission « Questions pour l’Histoire » sur France  Inter. Il y consacra une heure d’antenne en compagnie de Jean Favier, Henri Amouroux, de l’Institut, et de Jean-François Chiappe.

Je pu ainsi parler de la découverte d’André Berthier et des difficultés rencontrées. Il préfaça mon dictionnaire et se rendit compte de l’hostilité déclenchée au seul nom prononcé d’Alésia.

Une profonde amitié nous lia  par la suite et je le vis une dernière fois au cours d’une soirée qu’il souhaitait que nous passions ensemble. C’était sur le vieux port, à Marseille. Il me parla de ses peines et bonheurs passés, de ses projets, avant de quitter ce monde, et Alésia en faisait partie.

Biographie :

Né le 31 janvier 1922 à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), élève de la faculté des lettres de Paris, Marcel Julian exerça divers métiers : il fut mineur de fond, conducteur de poids lourds, laveur de voitures, pilote d’avion…  Il entra dans la Résistance à 22 ans, arrêté il est condamné à mort par les nazis. En attendant son exécution il récite des vers de Rimbaud et d’Aragon à ses compagnons, il se plaira à dire que la poésie l’avait sauvé et rappelait le conseil que lui avait donné son grand-père « de ne jamais renoncer à l’espérance ».

Il fur directeur littéraire des éditions Amiot-Dumont (1955), PDG de la Librairie académique Perrin (1962 à 1974), PDG de la librairie Plon et des éditions Julliard (1967 à 1974), les Presses de la Cité et Presse Pocket

En 1978, il créa sa propre maison d’édition « Atelier Marcel Jullian ». Il édita les Mémoires du Comte de Paris. Le général de Gaulle le choisira pour publier  ses Mémoires d’espoir.

Marcel Jullian fut Editeur, écrivain, scénariste, producteur, et en janvier 1975 Premier président d’Antenne 2. Il fut le précurseur de la télévision moderne : il créa les « Dossiers de l’écran » et fut avec Bernard Pivot à l’origine d »‘Apostrophes » et du « Grand Echiquier » avec Jacques Chancel.

Il fut le Scénariste de célèbres séries télévisées (Les Rois maudits, Les Hommes de bonne volonté, et de  la coproduction européenne Charlemagne). mais jugé « trop dérangeant », il est contraint d’abandonner ses fonctions en décembre 1977.

Il écrivit : L’affaire Seznec. Charlemagne, Ou, La Jeunesse Du Monde.  Chateaurenard, Mon Soleil: Une Enfance Provencale Recit.  Courte Supplique Au Roi Pour Le Bon Usage Des enarques. Délit De Vagabondage. La France a Voix Haute: Le Soldat Et Le Normalien. Franchise Postale par Jacques Chancel, Marcel Jullian. Histoire De France Des Commercants  par Charles Meyer, Marcel Jullian. L’homme De 40. Je Suis Francois Villon. Julien Green En Liberte. Lettre Ouverte a Mon Grand-Pere Qui Avait Le Tort D’avoir Raison. Louis Et Maximilien: Deux Visages De La France.  Madame De Gaulle par Charles Meyer, Marcel Jullian. Le Maitre De Hongrie: Roman. Memoire Buissonniere . Le Mystere Petiot. Le Roman De L’homme: La Prehistoire. Traits D’esprit  par Charles De Gaulle, Marcel Jullian. Un Couple Dans La Tourmente: Le Destin Malheureux De Leopold III De Belgique Et De La Princesse Lilian  par Marcel Jullian, Claude Desire. Un Jour: 1965-1985. Cent évènements Qui Racontent L’histoire D’une Generation  par Marcel Jullian, Michele Valentin.

En tant que réalisateur : L’été de nos quinze ans (1982), les parents ne sont pas simples cette année (1983)

Il fut scénariste de  : Ne nous fâchons pas , Georges Lautner (1965). Le cerveau, Gérard Oury (1968). Docteur Caraîbes : L’homme à l’albatros, Jean-Pierre Decourt (1970). La folie des grandeurs, Gérard Oury (1971). Le petit poucet, Michel Boisrond (1972). Pile ou face, Robert Enrico (1980).Jamais avant le mariage, Daniel Ceccaldi (1981). Vent de galerne 1793, Bernard Favre (1988). La soif de l’or, Gérard Oury (1992).

Adaptateur de La grande vadrouille, Gérard Oury (1966).

Dialoguiste de : La louve solitaire, Edouard Logereau (1967). La bande à Bonnot, Philippe Fourastié (1968). Le cerveau, Gérard Oury (1968). Docteur Caraîbes :L’homme à l’albatros, Jean-Pierre Decourt (1970). Le mur de l’Atlantique, Marcel Camus (1970). On est toujours trop bon avec les femmes, Michel Boisrond (1970). Si elle dit oui, je ne dis pas non, Claude Vital (1982).

Il aimait revenir dans cette Provence qui l’avait vu naître, et y avait gardé une résidence.

Marcel Jullian décéda brutalement le lundi 28 juin 2004 à Paris au restaurant la Closerie des Lilas ou il  présidait une remise des prix .Trois jours auparavant Jacques Chirac lui avait remis à l’Élysée la croix de commandeur de la Légion

L’HOMMAGE DE JACQUES CHIRAC

« Marcel Jullian restera comme l’une des figures les plus brillantes, les plus attachantes et les plus fortes de la vie culturelle de notre pays et du service public de l’audiovisuel….. J’appréciais sa haute culture, l’originalité de la pensée, sa curiosité et son indépendance d’esprit…C’était un poète, un authentique créateur, un touche-à-tout talentueux, imaginatif et généreux. Il savait regarder le monde, les hommes et leur temps avec une rare intelligence… Conteur hors pair, il n’avait pas son équivalent pour captiver son auditoire, avec un sens inné de la narration, un humour et une faconde qui faisaient sa signature… Marcel Jullian aura mis son génie et toute sa fougue au service de la culture : dans l’édition, l’écriture, le cinéma mais aussi et peut-être surtout à la radio et à la télévision, portant au plus haut les valeurs du service public pour lequel il avait la plus grande exigence… Toujours soucieux de la qualité mais aussi de l’audience auprès du public des projets qu’il défendait, il aura marqué durablement de son empreinte l’audiovisuel public français »