André Berthier restera comme l’un des plus grands archéologues que l’Histoire aura connue. Il démontra l’erreur faite par les historiens: Constantine n’était pas l’ancienne capitale de la Numidie. Il prouva que le fortin de la Muluccha, pris par les légions de Marius, se trouvait non aux abords de la Moulouya marocaine mais en Tunisie à la Kalaat es senam, à peu de distance de l’Oued Mellègue.
Il déplaçait une frontière de plus de mille kilomètres modifiant ainsi toute la géographie antique de l’Afrique du Nord, et redonnait par là même sa cohérence au récit de Salluste.
Des années plus tard, avec la même méthode, il partit à la recherche d’Alésia.
Biographie :
André Berthier est né le 18 mars 1907 à Beaumont-sur-Oise (Val d’Oise).
1925 Ecole nationale des Chartes 1931 Archiviste paléographe
1932 Directeur du musée Gustave Mercier et de la circonscription archéologique de Constantine.
1933, fouilles en Numidie centrale sur des basiliques paléochrétiennes.
1939. André Berthier est mobilisé dans la 87e division d’infanterie algérienne, dans l’artillerie, comme brigadier.
1940, il participe à la campagne de France. Sa participation au combat de l’Ailette lui vaut une citation. Il est démobilisé le 15 août. 1941 retour en Algérie. Il dirige les fouilles de Tiddis.
1943, il s’engage comme volontaire dans le 4e Régiment de Spahis marocains, Marrakech, et est nommé brigadier.
1944 campagne d’Italie. Il est blessé grièvement au Garigliano.
1947, retour en Algérie, Maire-adjoint, chargé des affaires culturelles. Il accomplira douze ans de mandats.
1950, il découvre et fouille le sanctuaire punique de El-Hofra, au sud de Constantine
1951, chargé de cours d’Histoire du Droit et des Institutions à l’Institut d’études juridiques de Constantine.
1953, il fouille le chantier de Mechta-el-Arbi.
1954, directeur des archives de l’Est algérien.
1958, il est élu Membre Correspondant de l’Académie de Marseille
1959, il dirige les fouilles de la Kalaa des Beni Hammad, au sud du Massif du Hodna,
1960, il commence sa recherche d’Alésia par la méthode du portrait robot.
1961, il est élu Membre Correspondant de l’Académie des inscriptions et Belles Lettres, à l’institut de France..1962, André Berthier est maintenu dans toutes ses fonctions, avec les mêmes activités, dans le cadre de la Coopération. Parallèlement, il poursuit son enseignement à la Faculté de Droit de l’Université de Constantine, jusqu’en 1973.
1964, André Malraux l ’envoie dans le Haut-Jura, sur le site de Syam Chaux-des-Crotenay avec pour mission, selon ses mots » de partir à la recherche de notre premier champ de bataille national. »
1973, il rentre en France, et est nommé à Paris conservateur en chef aux Archives Nationales
1978, André Berthier est admis à la retraite
1980, il crée l’Association Lemme Et Saine d’intérêt archéologique (A.L.E.S.I.A.).
1984, il présente « La Méthode du Portrait-robot dans la recherche d’Alésia », à la Faculté des Lettres de l’Université de Bourgogne lors du 109e Congrès national des sociétés savantes à Dijon.
Il fut l’auteur de nombreux ouvrages et articles :
« Le Bellum Jugurthinum de Salluste et le problème de Cirta » (Revue de la Société archéologique de Constantine).
« l’Algérie et son passé » préface de Jérôme Carcopino (Editions Picard).
« Le sanctuaire punique d’El Hofra à Constantine » préface d’Albert Grenier (Editions du Gouvernement général de l’Algérie).
« La Numidie,Rome et le Maghreb » (Editions Picard).
« Tiddis antique Castellum Tidditanorum »
« Alésia » en collaboration avec André Wartelle doyen de la Faculté des Lettres de l’Institut Catholique de Paris.
Il s’éteignit le 12 décembre 2000 et sera inhumé à Beaumont-sur-Oise. André Wartelle le rejoignit un an plus tard.