Editorial Par Jean Pierre Picot
J’ai entre les mains la conclusion générale du rapport d’expertise archéologique de Chaux-des-Crotenay « Fonds André Berthier » je ne vais pas manquer, de l’expertiser à mon tour mais auparavant une mise au point générale s’impose.
C’est André Berthier lui-même qui en 1980 me confia le Camp Nord et m’envoya rechercher des « témoins » de la bataille, ce que je fis pendant près de 20 ans, occupé par ailleurs à la recherche d’autres indices de la bataille en compagnie des frères Wartelle et de Jacques plus particulièrement. Ce sont des centaines de mètres de la circonvallation et de la contrevallation que nous trouvâmes. Le mur en contrebas de la D16 fut le dernier que j’ai trouvé avec Jacques Wartelle, celui qui s’étend le long de la route de Champagnole le fut par Michel Wartelle.
Trouver des murs militaires n’explique pas forcément qu’il y ait eu une bataille, seule la présence d’armes peut l’attester et montrer sur le terrain la progression des combattants. C’est ce qu’avait compris André Berthier et c’est la raison pour laquelle il m’envoya au Camp Nord.
Les armes que j’ai trouvées attestent d’un combat en cet endroit du site.
Les dernières armes le furent à près de 200 mètres des praerupta, au niveau du camp supérieur ce qui montre que les guerriers de Vercassivellaunos étaient sur le point de fondre sur la plaine de Syam et avaient envahi les deux camps romains.
J’ai participé aux réunions d’Etat Major tenues le soir à la villa que nous occupions J Wartelle et moi,. Il y avait là André Berthier, Albert Girard directeur des fouilles, l’Abbé Wartelle et Michel Wartelle lorsqu’il était sur le site. Nous faisions le point sur les dernières découvertes et sur les secteurs où nous allions nous rendre Jacques et moi.
Les prises de vues que j’ai faites l’ont été de ma propre volonté et en dehors de l’objectif principal qui m’avait été donné: les fouilles et la recherche des preuves de la bataille sur et dans le sol.
Ceci est un bref rappel pour exprimer mon incompréhension face à l’attitude des responsables de l’association ArchéoJuraSites Il est en effet surprenant qu’ils n’aient pas averti de l’expertise demandée celui qui a accompagné André Berthier dans ses recherches sur le terrain, l’inventeur des objets et armes trouvés, plus navrant encore de ne pas lui avoir adressé le rapport final. Une lettre avec AR leur a été envoyée.
J’en viens maintenant à la conclusion générale du rapport d’expertise Fonds André Berthier et à son analyse.
CONCLUSION GENERALE DU RAPPORT D’EXPERTISE ARCHEOLOGIQUE DE CHAUX-DES-CROTENAY « FONDS ANDRE BERTHIER »
Je ne ferai cas que de ce qui a été trouvé par mes soins
« …Alors que le métal représente une occupation plus récente. »
Où sont ces armes ?
Il y a deux solutions soit ces armes n’ont pas été données, soit elles n’ont pas été examinées. Si elles l’ont été pourquoi ne sont elles pas mentionnées?
« Il est mentionné dans un des rapports , une utilisation autorisée d’un détecteur de métaux ce qui a pour effet immédiat de déséquilibrer les proportions entre la terre cuite et les objets métalliques et d’en mélanger les époques. »
André Berthier avait déjà eu l’idée d’utiliser un détecteur de métal. Quoi de plus normal sur un champ de bataille ? D’un réglage délicat il n’avait été guère utilisé. Lorsqu’André me confia la recherche militaire je commandais un appareil professionnel sophistiqué aux Etas Unis, ce qui se faisait de mieux et d’un prix élevé.
Il n’y eut aucun déséquilibre de proportions ni de mélange d’époque pour la simple raison que dés qu’un signal de présence métallique était perçu en présence de céramique, je prévenais Albert Girard, directeur des fouilles, qui prenait toutes les précautions voulues.
« Il est à remarquer de manière formelle qu’aucune trace de matériel militaire, qu’il soit d’époque gauloise , romaine républicaine ou impériale n’a été examiné…..et concerne un mobilier d’habitat plus que celui d’une garnison (absence d’armes). »
« Mais en l’état des études mobilières du fonds André Berthier réalisées en 2011, rien ne confirme une quelconque présence militaire. »
Où sont ces armes trouvées parmi d’autres ?
Elles attestent d’une présence militaire et d’un violent combat
J’ai adressé une lettre avec AR à ArcheoJuraSites leur demandant des explications et où se trouvaient mes armes. Elles ont été photographiées, filmées et font partie de mon film Alésia Retrouvée monté en 1989. Que l’on ne vienne pas me dire que les médias n’ont pas été avertis, et « qu’ils » n’étaient pas au courant de ces armes trouvées ! Bien avant « l’imposture Alésia » de Danielle Porte publié en 2007, le film de Canal Plus et les reportages de France Télévisions : Alésia Retrouvée,tourné en 1989, médaille de bronze dans un festival international,. Alésia le Procès en 1999 : trophée européen du meilleur documentaire historique dans un festival (organisé par Robert André Voisin) où concouraient USCHUAIA, ou autres Thalassa et les principales émissions historiques des télévisions européennes. Un festival avec la famille Lorrenzi (la caméra explore le temps), un des producteurs de Jean Gabin comme membres du jury et Marcel Jullian comme président. Que l’on ait fermé les yeux sur ces films volontairement ou non est une chose, en avoir méconnu leur importance en est une autre. Marcel Jullian devint un ami et il devait m’aider dans cette cause qu’il avait fait sienne. Il se préparait à faire connaître le film qu’il avait primé, mais retardé par l’affaire du Dictionnaire Historique de la Gaule le Destin en décida autrement : il quitta brutalement ce monde en juin 2004.