Début des années 80 Jean Pierre Picot est avec ses parents en Franche-Comté. Son père a entendu parler d’un nouveau site où se serait déroulé la bataille d’Alésia et décide de s’y rendre. Dans un petit village du Haut-Jura ils demandent où trouver l’archéologue André Berthier, la personne à qui ils s’adressent leur fait signe qu’il est là juste derrière eux sur la place!!. Ils se présentent et André Berthier les accueille dans sa maison.
A ce moment là Jean Pierre Picot ne se doutait pas que le Destin lui avait donné rendez-vous pour accompagner pendant les vingt ans qui suivirent, cet homme, un de ces monuments de l’Histoire, que l’on ne rencontre que dans les livres ou dans ses rêves, et qu’il partagerait avec lui, et son équipe, l’une des plus grandes aventures archéologiques de l’Histoire.
Au moment où il rencontre André Berthier la campagne de fouille vient de se terminer. Il leur montre les débris de poterie romaine trouvés, leur fait part de sa solitude, de l’hostilité des historiens et du monde scientifique acquis à la cause Bourguignonne montée de toute pièce par Napoléon3.
L’année suivante Jean Pierre Picot revient dès le début des fouilles. A part une cloche de sentinelle traversée par une flèche, aucune arme n’a encore été trouvée. André Berthier l’envoie sur le site du camp Nord, à la recherche des armes laissées par les combattants d’Alésia.
Jean Pierre Picot décide de commencer la recherche au pied des praerupta, ces falaises escarpées que les assiégés tentèrent d’escalader pour rejoindre et soutenir les guerriers de Vercassivellaunos. En peu de temps , et à quelques centimètres de profondeur, ses doigts touchent ce qu’il semble être, une pierre,. de forme arrondie, il la déterre : c’est une balle de fronde. Une dizaine d’autres suivent. Le lendemain il se rend sur le site du camp Nord, et découvre des dizaines de clous, clous romains à section carrée, accumulés dans la terre le long des murs militaires.
Au cours des années suivantes et après avoir fait l’acquisition d’un matériel de recherche professionnel il parcourt le site du camp Nord, de la Combe de Crans à la Grange d’Aufferin à la recherche d’armes abandonnées. Des pointes de flèches, de lance, couteaux, boucles de ceinture, monnaies sont trouvés. Jacques et André Wartelle, et un ami de Montpellier, Patrick Juelle, l’assistent dans cette recherche.
Il part ensuite avec Jacques, Michel Wartelle, Claude Allard et Jacques Berger à la recherche des murs militaires romains, des traces de la contrevallation et de la circonvallation, des restes de bases de tours, de fossés, de camps romains tout autour de l’oppidum, et les voies de circulation qui rejoignent chaque système de défense.
Puis plus tard Jean Pierre Picot prospecte les vestiges et monuments religieux en compagnie de Danielle Porte.
Lorsque les différentes prospections et recherches sur le site lui accordent quelque repos il en profite pour filmer le paysage, les équipes de fouilles, les objets et armes trouvés, les divers évènements quotidiens.
Ces souvenirs tournés sont les principales images du film « Alésia retrouvée. » qui obtiendra, en 1989, la médaille de bronze au 18ème festival international de Wattrelos. En 1999 « Alésia le procès » (trophée du meilleur documentaire historique aux rencontres professionnelles des télévisions européennes) amènera la découverte d’André Berhier sur la table de rédaction des principales chaînes de télévision et avant qu’il ne quitte ce monde, un reportage à son domicile et sur le site de Syam, Chaux-des- Crotenay.